L'élevage du Python regius

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Depuis quelques années, le Python royal (Python regius) est l’un des serpents les plus populaires en captivité.

Originaire d’Afrique de l’Ouest, sa taille moyenne d’1,20cm, sa longévité de 15 à 20ans, son caractère docile, sa facilité d’élevage ainsi que le nombre de mutations existantes chez cette espèce  en ont fait son succès.

Avant toute acquisition, prenez soin de disposer de toute l’installation nécessaire à l’accueil de votre nouveau pensionnaire.

Statut juridique  & Réglementation :

Le Python royal est inscrit en annexe B du règlement CE 338/97 et en annexe 2 de la convention de Washington (CITES).

La détention de pythons royaux n’est pas soumise à autorisation ni à déclaration jusqu'à 25 spécimens.

Toutefois, son élevage est réglementé et soumis à déclaration fiscale et sanitaire quant :

-          Il  y a vente d’animaux à but lucratif (même si une vente n’est pas rentable, elle n’en demeure pas moins une vente !)

-          La reproduction a pour objectif la production habituelle, annuelle des animaux.

-          Le nombre de spécimens cédés à titre gratuit ou onéreux au cours de l’année, excède le nombre de spécimens produits.

-          Le nombre de spécimens reproducteurs ou futurs reproducteurs dépasse les 25 individus.

Document obligatoire lors de l’achat :

Lors de l’achat d’un ou plusieurs python regius en France ou à l’étranger, vous devez obtenir du vendeur, pour être en conformité avec la législation française et européenne, un certificat de cession ou une facture mentionnant obligatoirement :

 - les noms scientifique et vernaculaire de l'espèce à laquelle appartient l'animal cédé ;
- le sexe s'il est connu ;
- l'âge ou la date de naissance s'ils sont connus ;
- les caractères particuliers ;
- l'origine (naissance en captivité, importation, prélèvement dans la nature) ;
- le statut juridique de l'espèce à laquelle appartient l'animal cédé ;
- le mode et le numéro de marquage de l'animal cédé, le cas échéant ;
- le nom ou la raison sociale et les coordonnées complètes du cédant ;
- le nom ou la raison sociale et les coordonnées complètes du cessionnaire ;
- les références de la déclaration ou des autorisations administratives requises conformément aux articles 13 ou 14, le cas échéant, pour la détention de l'animal cédé dont dispose le cédant ;
- les références de la déclaration ou des autorisations administratives requises conformément aux articles 13 ou 14, le cas échéant, pour la détention de l'animal cédé dont dispose le cessionnaire ;
- les références des autorisations administratives requises en application du règlement (CE) n° 338/97 susvisé, le cas échéant, pour la cession de l'animal ;
- la date, le lieu et les conditions financières de la cession.

Où acheter son Python:

Différentes structures sont aptes à vendre des serpents : animaleries, particuliers et éleveurs.

Toutefois, je vous conseillerais de vous tourner vers les éleveurs qui pourront généralement vous répondre sur un ensemble d’informations concernant le ou les animaux de votre choix : issu de quelles reproductions, âge et date de naissance de l’animal, fréquence des nourrissages, type de proies favorites…

Mais alors éleveur de python regius professionnel ou amateur ?

Cela sera souvent une question de  « feeling » avec votre interlocuteur et c’est pour cela que je vous conseillerais donc de ne pas hésiter à contacter différents éleveurs.

L’avantage d’un élevage de python regius professionnel viendra des garanties apportées aux clients lors de la vente (informations en amont sur la maintenance, garantie sur le nourrissage et la génétique des animaux, respect de la législation, recours juridique possible en cas de litige…) mais aussi après la vente !

Un professionnel ne peut pas disparaitre dans la nature une fois la vente effectuée !

Choisir son Python :

Tout d’abord, inspectez l’aspect général de votre futur serpent : la masse graisseuse doit être suffisante, sans plis, ni lésions cutanées suspectes.

Prenez l’animal en mains et veillez à ressentir son tonus musculaire, si le python est « mou » cela n’est pas bon signe.

Surveillez qu’aucun mucus ne s’échappe de sa gueule.

Inspectez les yeux, ils doivent être d’un degré d’opacité similaire.

Soyez attentif à toute enflure sous-cutanée et à la présence de parasites externes.

Regardez enfin la ventrale, elle doit être exempte de toutes lésions ou infections cutanées.

Enfin, le cloaque doit être propre de toute traces d’excréments, ce qui dans le cas contraire pourrait révélée un problème gastrique lié a des parasites internes.

Si après avoir inspecté l’animal, tout vous semble bon alors vous tenez le bon candidat !

Terrarium & Rack :

Il existe deux types d’enclos pour héberger le Python regius : le terrarium et le rack d’élevage.

Le terrarium est sans aucun doute l’enclos le plus utilisé. Généralement muni d’une face vitrée, il permet une meilleure observation de l’animal.

Le rack d’élevage (système de boites sur châssis) est plus souvent utilisé par les éleveurs. Plus facile d’entretien, il permet une meilleure gestion d’un grand nombre d’animaux.

Dans les deux cas, la taille de l’enclos ne devra pas dépasser une fois et demie la longueur de votre serpent et ne devra pas être inférieure à deux tiers de la longueur de votre serpent.

Nombreux sont ceux qui croient, par réaction anthropomorphique, qu'il n'y a pas de taille maximale pour le « logement » de l’animal.

Toutefois, le Python regius est un serpent timide qui logera les ¾ de son temps dans une cachette de petite taille sans éclairage, ne sortant que pour la chasse ou la reproduction.

Substrat :

Différents types de substrats pourront être utilisés : écorce de pin, écorce de hêtre, chanvre, papiers…

Faites attention toutefois à n’utiliser que des substrats « spécial reptiles » ne pouvant pas être ingérés par l’animal lors des repas et n’étant pas trop chargés en humidité.

Je déconseille formellement les paillis et autres substrats sol de jardinerie pouvant contenir divers agents chimiques et parasites extérieurs.

Cachette & Décoration :

Les cachettes sont très importantes pour ce python timide, où il appréciera de passer le plus clair de son temps.

Les cachettes seront de taille adaptée au serpent et si possible disposées au point chaud et au point froid de l’enclos.

L’animal pourra alors choisir à sa convenance.

La décoration sera faite de branches robustes,  solidement fixées et de feuillages plastiques (plus hygiénique, évitant ainsi tous parasites).

Température :

Comme tous les reptiles, le python royal est un animal a sang froid, il aura donc besoin de thermo-réguler sa température.

Fournissez donc à l’animal un point chaud (compris entre 31°C et 33°C) ainsi qu’un point froid (compris entre 25°C et 27°C).

De nuit, la température pourra être abaissée entre 23°C et 26°C.

Eclairage :

Bien que non obligatoire pour les serpents, il permettra de raviver les couleurs de l’animal.

Vous pourrez utiliser néons ou spot à raison de 12h00 par jours.

Hygrométrie :

Python regius aura besoin d’une hygrométrie comprise entre 50% et 70%.

Si vous n’arrivez pas à obtenir ces valeurs, la technique la plus simple sera de déplacer le point d’eau vers le point chaud jusqu'à obtention de la bonne hygrométrie.

Si le problème persiste, prévoyez alors des vaporisations quotidiennes d’eau tiède dans le terrarium/rack.

Eau :

Elle sera renouvelée tous les 3 à 4 jours et à chaque fois qu’elle sera souillée par l’animal.

Alimentation :

Souvent un point critique chez cette animal, pourtant ce serpent n’est pas un mauvais mangeur quant les paramètres d’élevage sont respectés.

Le Python royal peut accepter différents types de proies : mastomys, gerbille,  souris et rats.

Pour des raisons d’approvisionnement en nourriture, je vous conseillerai toutefois de ne choisir que rats et souris.

Hors période de mue ou de reproduction, le nourrissage sera effectué une fois par semaine, avec des proies présentées fraîchement tuées ou décongelées, bien chaudes pour permettre à l’animal de « voir » sa proie.

Les gros adultes pourront être nourris tous les dix jours.

Attention, les proies proposées ne devront jamais dépasser, grand maximum, un quart du poids de votre serpent.

Mue :

Commun à tous les reptiles, la mue chez le python regius se fait toutes les 4 à 6 semaines en fonction de son âge et de son cycle de vie.

La mue du serpent ce fait généralement sans difficulté, toutefois une hygrométrie trop basse peu entraîner quelques problèmes : mue partielle ou dans des cas plus rares, impossibilité pour l’animal d’extraire son exuvie.

Il faudra alors aider le serpent en pratiquant un bain d’eau tiède.

Si ce problème est récurrent, vaporisez directement l’animal les 2/3 jours précédent la mue et surveillez par la suite le taux d’hygrométrie (vraisemblablement trop bas) dans son rack ou terrarium.

 

Nettoyage & Manipulation :

Pour le nettoyage, je conseillerai pour les racks un nettoyage complet  hebdomadaire (changement de litière, désinfection du bac…).

Pour les terrariums, veillez à ramasser tout les détritus (déjection, reste de mue…) une fois par semaine et à pratiquer un nettoyage complet une fois par mois.

Les manipulations sont sujettes à controverse surtout chez le python royal, au vue de son caractère discret.

 

« Afin de préserver la vie sauvage, l'animal dont vous venez de faire l'acquisition ne doit pas être relâché dans le milieu naturel ».